Accueil > Nos actus > Ravalement de façade : peut-on le déduire des impôts ?

Est-ce que le ravalement de façade est déductible des impôts ?

Faire ravaler une façade représente un investissement conséquent, souvent nécessaire pour préserver le bâti et valoriser un bien immobilier. Cette opération soulève une question récurrente : est-elle déductible des impôts ? La réponse dépend du statut du propriétaire, du type de bâtiment, du régime fiscal choisi et de la nature des travaux réalisés. Entre déduction, amortissement, aides publiques et TVA réduite, plusieurs leviers existent mais ne s’appliquent pas à tous.

Cet article fait le point sur les règles en vigueur, les cas particuliers, et les options possibles selon que vous soyez propriétaire occupant, bailleur ou entreprise.

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Travaux de ravalement : définition fiscale et contexte

Ce que l’administration fiscale considère comme " ravalement ".

Le ravalement de façade regroupe l’ensemble des opérations qui visent à remettre en état les murs extérieurs d’un bâtiment sans en modifier la structure. Il peut s’agir d’un nettoyage, décapage, réparation d’enduit, traitement des fissures, ou d’une reprise de peinture. Ces travaux relèvent de l’entretien ou de la rénovation légère, tant qu’ils ne modifient ni la surface ni l’usage du bâtiment.

L’administration fiscale distingue ces opérations des travaux de transformation ou d’agrandissement, qui relèvent d’un autre régime fiscal et ne sont jamais déductibles dans le cadre d’une déclaration de revenus classique.

Entretien courant ou amélioration : une nuance importante

Sur le plan fiscal, le ravalement est généralement classé comme une dépense d’entretien ou de conservation du bien, ce qui peut ouvrir certains droits à déduction pour les propriétaires bailleurs. Pour les occupants, ces frais ne sont pas déductibles, mais peuvent permettre de bénéficier d’aides publiques si des travaux de performance énergétique sont associés.

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Cas des propriétaires bailleurs : quelles dépenses sont déductibles ?

Ravalement et régime réel : des charges imputables

Pour les propriétaires qui louent leur bien (non meublé) et sont soumis au régime réel, les dépenses liées au ravalement peuvent être déduites des revenus fonciers. Cela concerne aussi bien les maisons que les appartements, à condition que les travaux soient réalisés par une entreprise et qu’ils n’entraînent pas de transformation du bâti.

Il est donc possible de déduire :

  • les factures de nettoyage, réfection d’enduit, peinture extérieure,
  • les frais de maîtrise d’œuvre ou d’échafaudage,
  • la quote-part de ravalement votée en assemblée générale pour les copropriétaires.

Limites et conditions à respecter

Pour bénéficier de cette déduction :

  • le bien doit être loué, non occupé par le propriétaire,
  • les travaux doivent avoir pour but de maintenir le logement en bon état,
  • le régime fiscal micro-foncier ne permet pas de déduire les frais réels.

Le montant des charges vient réduire directement le revenu foncier imposable, ce qui peut avoir un impact significatif sur l’impôt dû.

Propriétaires occupants : pas de déduction directe, mais des aides

Aucune déduction fiscale pour les résidences principales

Pour les particuliers occupant leur logement, les dépenses liées à un ravalement ne sont pas déductibles de l’impôt sur le revenu. Même si les travaux sont importants, ils ne sont pas considérés comme des charges ouvrant droit à une réduction ou un crédit d’impôt. Cette règle s’applique aussi bien aux maisons individuelles qu’aux appartements en copropriété.

Des aides possibles en cas d’isolation

Lorsque le ravalement inclut une isolation thermique par l’extérieur (ITE), le projet peut devenir éligible à MaPrimeRénov’, aux certificats d’économies d’énergie (CEE), et à une TVA réduite à 5,5 %. Ces dispositifs sont cumulables et peuvent alléger significativement la facture.

En copropriété, ces aides peuvent être versées à l’ensemble des copropriétaires selon leur quote-part, sous réserve d’un vote favorable et du respect des critères techniques.

Découvrez notre article sur les aides à l’isolation par l’extérieur

Entreprises et locaux professionnels : le cas de l’amortissement

Des dépenses non déductibles immédiatement… mais amortissables

Pour les sociétés ou indépendants propriétaires de leurs locaux professionnels, le ravalement de façade ne constitue pas une charge directement déductible du résultat comptable de l’année. En revanche, il peut être intégré à l’actif immobilisé et faire l’objet d’un amortissement, réparti sur plusieurs années, selon les règles comptables en vigueur.

Cette option est fréquente dans les SCI à l’IS, les TPE ou PME propriétaires de leurs murs. L’amortissement permet de lisser l’impact fiscal du ravalement sur une durée de 10 à 15 ans, selon le plan adopté.

Traitement comptable : selon la nature des travaux

Si les travaux sont considérés comme de simples réparations, ils peuvent dans certains cas être comptabilisés en charges (après validation par l’expert-comptable). Mais dès qu’ils touchent à l’aspect structurel ou augmentent la valeur du bien, l’immobilisation est souvent privilégiée.

Cas particuliers et pièges à éviter

Ne pas confondre déduction, crédit d’impôt et subvention

Beaucoup de propriétaires assimilent à tort TVA réduite, MaPrimeRénov’, ou CEE à une forme de déduction fiscale. En réalité, ces dispositifs sont des aides financières ou des mécanismes de réduction de coût, mais ne s’appliquent pas sur la feuille d’imposition.

Exemple fréquent : un particulier obtient une aide pour une ITE, mais ne peut pas ensuite la déduire de son revenu imposable.

Vérifier si les travaux sont éligibles à une aide ou un traitement comptable spécifique

Tous les travaux de ravalement ne sont pas identiques. Une simple réfection de peinture ne donne pas accès aux aides à la rénovation énergétique. De même, un ravalement avec modification de façade peut être requalifié fiscalement en amélioration ou en extension.

Un diagnostic préalable est donc recommandé pour vérifier l’éligibilité du chantier.

Rappel des obligations légales de ravalement

Dans certaines communes, le ravalement de façade est obligatoire tous les 10 ans pour les immeubles visibles depuis la voie publique. C’est notamment le cas à Paris, dans certaines zones classées ou soumises à un règlement local d’urbanisme.

Le non-respect de cette obligation peut entraîner :

  • une mise en demeure par la mairie,
  • des pénalités financières,
  • et dans certains cas, une exécution d’office aux frais du propriétaire.

Cette obligation ne change rien à la fiscalité, mais elle renforce l’intérêt de planifier un entretien régulier, voire de regrouper ravalement et ITE pour rentabiliser l’intervention.

Lire notre article sur la fréquence légale et les sanctions en ravalement

La déductibilité fiscale du ravalement de façade dépend avant tout du statut du propriétaire et de l’usage du bien. Si vous êtes bailleur ou professionnel, certains frais peuvent être déduits ou amortis. En revanche, pour un propriétaire occupant, le ravalement n’est pas déductible, sauf en cas de travaux d’isolation ouvrant droit à des aides.

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